Que l’année soit belle
pour tous les amis d’Enez-Veur
Merci à Evelyne Guyomard de nous avoir offert la splendeur de ce coucher de soleil
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Tout ce qui appartient à l’île-Grande et lui donne son caractère
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C’est au néolithique (début vers – 8000 ou – 4000 selon les régions) que l’Homme commence à domestiquer plantes et animaux : Devenu cultivateur et éleveur, l’Homme se sédentarise.
À proximité du village, il construit des monuments pour recueillir ses morts qui, désormais, cohabitent avec les vivants : apparition d’une mythologie, voire d’une proto-religion, liée à un culte des ancêtres ?
source : Musée de la Préhistoire des gorges du Verdon
Pour ses constructions, il ne disposait que de bois et de pierre. La grosse (méga) lithe (pierre) fut utilisée partout où il fallait édifier une construction marquante, ostensible, durable et résistant au temps.
La fonction des pierres dressées et celle des alignements est inconnue ; les cercles de pierres étaient peut-être des aires de rassemblement mais on ignore ce qu’il s’y passait
Peu après – 5000 des ensembles mégalithiques apparaissent en Europe.
Un petit nombre de sites, remarquables par la préservation exceptionnelle d‘ossements […] attestent de pratiques funéraires complexes […] Elles reposent sur des catégories mentales différentes des nôtres (1).
Pour sa construction, nos ancêtres du néolithique final ont utilisé le granit local.
1. L’allée couverte et son contour
(pour mieux en visualiser les différentes parties et leurs dimensions, cliquez sur chaque photo)
La hauteur de ses orthostates (piliers) varie d’1 m à 1.40 m
Particularité de l’allée couverte de l’île-Grande : Elle est entourée par des pierres (péristalithes) .
Les dalles de couverture ne reposent pas complètement sur les piliers (orthostates)
3. Une partie de l’allée couverte aurait-elle disparu ?
Selon Jean L’Helgouach,
“l’allée couverte est généralement divisée en deux parties d’inégale longueur par une dalle transversale séparant la chambre (cella) de l’anti-chambre (antecella).
L’antichambre ne peut être plus haute que la chambre. L’entrée est toujours située dans l’axe du monument. Comme tout dolmen, les parois latérales sont délimitées par des orthostates. Selon la longueur totale de l’édifice, l’allée est recouverte de une à plusieurs tables horizontales.”
Voci la description qu’en donnait Jean L’Helgouarch en
Elle comportait un vestibule, décrit par Jean L’Helgouach, qui n’est désormais plus visible. Il prolongeait la paroi nord.
Il comportait deux dalles et un pilier qui rétrécissait le passage à 1 m de large. Un seuil transversal en barrait l’entrée. Source Wikipedia
En savoir plus…
Pour lire cette étude minutieuse “L’allée couverte de l’île-Grande” Étienne Patte – Bulletin de la Société Préhistorique française (année 1918), cliquez sur le logo
Pour lire l’étude suivante “Inventaire des découvertes archéologiques” – page 219 et suivantes (Pleumeur-Bodou). Société d’émulation des Côtes du Nord -Tome L – 1912, cliquez sur le logo
Bibliographie :
EUDES, O. Dolmens et Mégalithes de Bretagne. Paris : Watelet, 1981.
MARCHAT A, LE BROZEC Michelle. Les mégalithes de l’arrondissement de Lannion. Patrimoine archéologique de Bretagne. Rennes : LCB, Laboratoire d’Anthropologie Université Rennes I, 1991, p. 42-43.
L’HELGOUAC’H, J. Les sépultures mégalithiques en Armorique (dolmens à couloir et allées-couvertes. Thèse, Faculté des Sciences, Rennes, 1965, p. )
Notes de Pierre STRNISTE
Les mégalithes ont subi, à diverses époques, des offensives de destruction et, de tous ceux qui furent construits aux temps préhistoriques, il n’en subsiste qu’un très petit nombre.
Par exemple, on ne retrouve plus aujourd’hui certains monuments signalés au siècle dernier sous le nom de «dolmens »:
Quant au «dolmen» de Keryvon, il semble bien être, en réalité, ce qui reste d’une allée couverte partiellement démolie. – LE BOUFFANT « Un dolmen peu connu à Pleumeur-Bodou (1972)
Elle apparaît, superbe, dès l’entrée du champ.
Pour ne pas la confondre avec un dolmen, deux principaux indices sont à repérer.
Deux belles tables de couverture reposent sur des pierres droites (orthostates).
Cette première constatation permet d’affirmer qu’il s’agit d’une allée couverte « courte » (par opposition à l’allée couverte « arc-boutée »)
C’est l’emplacement de son entrée qui permet au visiteur de vérifier si elle mérite bien le nom d’allée couverte !
Un rapide tour d’inspection permet de constater qu’il est impossible d’y pénétrer latéralement.
Description d’une allée couverte, donnée par J. L’helgouach
“l’allée couverte est généralement divisée en deux parties d’inégale longueur par une dalle transversale séparant la chambre (cella) de l’anti-chambre (antecella).
L’antichambre ne peut être plus haute que la chambre.
L’entrée est toujours située dans l’axe du monument.
Comme tout dolmen, les parois latérales sont délimitées par des orthostates.
Selon la longueur totale de l’édifice, l’allée est recouverte de une à plusieurs tables horizontales (tables de couverture).”
Les allées couvertes apparaissent comme une évolution des dolmens : elles sont en général plus récentes et appartiennent au Néolithique final (fin de l’âge de la pierre polie).
En 1880, Gaston de la Chénelière dénombre, dans la commune de Trébeurden «trois dolmens » dont deux sont en fait des allées couvertes.
Elle est près du point culminant de l’île-Grande, dans la partie nord.
Un île-grandais se souvient…
« Quand j’étais gamin (dans les années 60), un gars dormait sous le dolmen, il faisait les jardins. C’était un brave type, il devait s’appeler Yves Marie.
Il y en avait un autre dont j’ai oublié le nom qui avait ses 2 bacs et un troisième qui s’appelait Charlot ; il foutait la trouille celui-là ! »
Altitude, Latitude et longitude, n° de parcelle sont obtenus grâce à des outils du site
On l’appelle Ty-ar-C’horrandoned ou plus communément Ty Lia
(Dans le Trégor, les dolmens sont fréquemment appelés “Ty-Lia”).
Elle est, dit-on, habitée par les korrigans, petits lutins espiègles. On peut également y rencontrer bien souvent de très malicieuses petites créatures féminines…
4 500 ans d’histoire
Voilà 4 500 ans qu’elle règne, imperturbable, pas très loin du plus haut point de l’île.
Elle a traversé les âges … presque sans encombre.
… Presque sans encombre ?
Si, au fil des siècles, les mégalithes ont pu souffrir des intempéries, ils ont le plus souvent été endommagés par les hommes :
– pillés pour les éventuels trésors qu’ils renferment,
– détruits symboliquement (le culte aux pierres est sacrilège : dès 452, le concile de Nantes ordonne leur démolition ; bien plus tard, les mégalithes sont christianisés),
– détruits en raison de la gêne qu’ils occasionnent aux cultivateurs dans leurs travaux agricoles,
– récupération des pierres (dalles de couverture, orthostates, pierres des cairns) pour la construction, les murets, la voirie …
– et même fouilles. Quatre campagnes de fouilles furent effectuées en 1866, 1868, 1909 et 1910.
Des fouilles pratiquées en 1866 ont mis à jour
« En 1868, la fouille fut reprise par Monsieur Cavan puis d’autres personnes ensuite.
Fouillé ensuite en 1910, sans méthode et sans expérience, par Monsieur A. Devoir, ce monument était menacé d’une destruction complète. Monsieur Léon Durocher protesta énergiquement contre l’auteur de la fouille dans le journal « Le Breton de Paris » le 30 octobre 1910, fit constater par M. E. Genest architecte, l’état du monument.
*Cette dernière fouille fait l’objet d’un article dans le « Bulletin de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord – Tome L – 1912 (page 219)
En savoir plus…(beaucoup plus !)
Le Bulletin de la société préhistorique française offre une description minutieuse de l’’allée couverte de l’île-Grande” par Étienne Patte (année 1918) pages 540 à 546
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*Cette dernière fouille fait l’objet d’un article dans le « Bulletin de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord – Tome L – 1912 (page 219). L. HARMOIS – Inventaire des découvertes archéologiques du département des Côtes du Nord
Afin de le protéger, l’état fait établir des inventaires et des cartes du patrimoine mégalithique et crée le statut de « monument historique ».
Le 23 janvier 1956 le classement « monument historique » de l’allée couverte de l’île grande atteste de sa valeur patrimoniale.
Vous vous interrogez sur l’orientation de l’allée couverte de l’île-Grande…
Voici celui de Monsieur Lavalette
« Le soleil ne se couche jamais dans l’axe du dolmen au solstice d’été !” : Il faut venir vers le 20 août pour observer un tel coucher. Mais cette date ne correspond à aucun évènement astronomique connu. Il doit exister une autre raison…
[…], d’autant que dans tout le monde mégalithique d’Europe […], les alignements selon les solstices ne représentent que 17% des cas.
Pour répondre à cette interrogation sur l’alignement des mégalithes de l’époque néolithique, Monsieur Lavalette a étudié (de manière statistique) 151 sépultures mégalithiques de la façade atlantique de l’Europe (Danemark, Allemagne, Pays-Bas, France, Royaume-Uni, Irlande, Espagne, Portugal).
Les vestiges des sépultures collectives mégalithiques s’accumulent sur les 2 500 km de la façade atlantique de l’Europe.
Ils témoignent de pratiques funéraires qui se sont maintenues pendant environ trois millénaires […] de –5000 à -2000
Sur une aussi longue période, les styles, les modes, les rituels ont connu des évolutions locales et se sont modifiés au fil des générations et des déplacements des populations.
Les bâtisseurs des sépultures mégalithiques les ont-ils construites en les orientant au gré des circonstances ou bien, au contraire les ont-ils édifiées en respectant un canon (ensemble de règles) de directions et d’orientations particulières ?
Le seul moyen de démontrer ou de réfuter l’existence d’une « astronomie funéraire mégalithique » consiste à considérer l’espace mégalithique dans sa globalité.
Comment a-t-il pu observer l’alignement des allées couvertes ?
Les observations astronomiques
pouvaient-elles être réalisées en tout lieu ?
Extrait de l’étude de D. Lavalette
Les levers et couchers solsticiaux ne pouvaient être déterminés que par l’observation visuelle directe du soleil sur un ciel bien dégagé.
Et,
La détermination des 4 points cardinaux (détermination simultanée du méridien et de l’équinoxiale) pouvait s’effectuer lorsque le soleil était haut dans le ciel.
Cette remarque élimine une difficulté entrevue au cours de l’étude sur le terrain, réalisée en Bretagne […] où des sépultures se trouvent dans des creux de vallées d’où l’horizon est invisible.
Les autres directions canoniques ne […] ne réclamaient pour tout matériel qu’un gnomon et un cordeau à la portée des bâtisseurs des sépultures mégalithiques.
Les faits parlent d’eux-mêmes, ils orientaient leurs sépultures aussi soigneusement qu’ils le pouvaient.
Il n’y a finalement rien de bien extraordinaire dans le fait que l’astronomie néolithique ait été essentiellement solaire. On peut en énumérer bien des raisons :
Explorées avec méthode, celles-ci pouvaient suffire […] à établir un système de directions canoniques indépendant de la latitude.
Toute tentative de reconstituer des pratiques (dont aucun témoignage ne nous est parvenu que le constat statistique brut des directions de fondation de sépultures datant de plusieurs millénaires) est assurément une gageure.
Les hypothèses avancées dans ce travail ont découlé des contraintes révélées par les mesures de terrain.
En premier lieu joue la certitude que seul le recours à l’observation de l’ombre solaire est à même d’expliquer que les Néolithiques aient été capables de tracer le méridien et l’équinoxiale.
On s’est ensuite demandé si les bâtisseurs pouvaient également maîtriser d’autres pratiques simples de gnomonique. Cette conjecture conduit à une explication possible qui rendrait compte du système de directions canoniques des sépultures et surtout de son invariance avec la latitude. Ces directions se retrouvent dans les constructions gnomoniques et géométriques si simples qu’on peut en créditer les néolithiques.
L’observation des phénomènes naturels était sans doute une occupation. La seule observation de l’astre solaire a pu revêtir des significations symboliques qui nous échappent.
Lors de la fondation d’une nouvelle sépulture il fallait un critère de choix pour décider suivant quelle direction elle devait être construite.
La question reste ici évidemment sans réponse car si nous entrevoyons peut-être maintenant le « comment » des choses, leur « pourquoi » n’a pas laissé sa trace dans les pierres.
Pour consulter, en ligne, la totalité de cette étude de Daniel Lavalette,
cliquez sur ce logo « Directions astronomiques canoniques des sépultures mégalithiques de Bretagne et de l’Europe atlantique » étude publiée par le Bulletin de la Société préhistorique française – 2009 –