Archives de catégorie : Patrimoine naturel

Paysages, espèces végétales et animales de l’île

Comment les îles se sont-elles formées ?

La proximité des îles qui entourent l’île-Grande constituent son archipel.

Nombreux sont les promeneurs et les pêcheurs à pied qui s’y rendent car elles sont, pour plusieurs d’entre elles, accessibles à marée basse.

Il y a 300 millions d’années…

Entre Trébeurden et Ploumanac’h, une poche de magma (roche en fusion), reste emprisonnée à 5 kilomètres de profondeur.

Ce magma, qui met des centaines de milliers d’années à se refroidir, se transforme en granit E (ses minéraux prennent la forme de « grains » visibles à l’œil nu).

Et pendant des milliers d’années…

L’érosion accomplit son travail d’usure et de dégradation en mettant la roche à jour puis en modelant le paysage selon la robustesse des matériaux.

Le relief terrestre se transforme peu à peu : les parties les plus résistantes dominent celles qui ont été les plus vulnérables aux attaques de l’eau et des éléments météorologiques (température et vent).

Notre région a, dès lors, un aspect vallonné (collines séparées par des vallées très peu profondes).

Ces collines ont, à de nombreuses reprises, été entourées par la mer car le niveau des océans a beaucoup varié.

Les îles formées au cours des périodes tempérées

redevenaient collines terrestres pendant les périodes de glaciation.

Périodes glaciaires et interglaciaires

Depuis environ 3 millions d’années, le climat oscille entre périodes glaciaires et périodes de réchauffement (dites « interglaciaires »).

La Manche s’est donc, à plusieurs reprises, retrouvée asséchée.

Il n’y a pas si longtemps… (à l’échelle des temps géologiques !)  une épaisse calotte glaciaire a recouvert les îles britanniques. C’était la dernière période glaciaire, entre – 20 000 et – 15 000 ans.

Le niveau de la mer était de 120 à 130 mètres plus bas que le niveau actuel !  La limite terre-mer (le trait de côte) se situait bien plus à l’ouest qu’aujourd’hui. Hommes et animaux préhistoriques la traversaient (de nos côtes à celles de l’actuelle Grande-Bretagne) en n’ayant à franchir que ce « paléofleuve » que l’on nomme « le fleuve Manche ».

Puis le réchauffement climatique a fait fondre la glace et entraîné la lente montée du niveau des eaux.

Le fleuve a fait place à la mer,

les paysages se sont transformés,

les collines sont devenues îles …

Archipel de l’île-Grande

L’îlot Dañvat

C’est celle que l’on nomme aujourd’hui l’île Mouton

« Mouton ? » Son nom est traduit du breton « Dañvat » ou « Davat » !

Voilà déjà bien des décennies qu’Enes Davat (ou Dañvat), séparée de sa grande sœur l’île d’Aval par le ruisseau de Kerhuel, a été adoptée par Trébeurden au grand dam des île-grandais.

Elle a la chance de nicher dans la partie paisible de l’estran, à proximité de la côte.

Quelques cartes la représentent. De 1774 à 1866, elle était dénommée DAVAT ! Les géographes l’ont diversement nommée selon les époques et l’on ne peut se fier qu’à une retranscription approximative de son nom (les lieux leur étaient rapportés phonétiquement par des étrangers à la région qui, le plus souvent, n’avaient aucune connaissance du breton).

Cliquez sur les images pour les agrandir.

Extrait cadastral de Trébeurden 1819  (Archives des Côtes d’Armor)

Carte d’état-Major (Géoportail)

1820-1866

Pourquoi « Davat » (Dañvat ou Mouton) ?

Peut-être à cause de ce conte breton du 19ème transformé par une grand-mère île-grandaise pour le rendre plus crédible aux yeux de ses petits enfants !

Il était une fois dix orphelins (une sœur et neuf frères) qui habitaient un vieux château, au milieu du bois de Lann Ar Waremm. C’est donc l’aînée, nommée Plezou, qui mena la maison d’une main de maître.

Alors qu’ils chassaient une biche, les jeunes garçons passèrent près d’une hutte tout en branchages entremêlés de mottes de terre. Ils y entrèrent, sous prétexte de demander de l’eau.

Une vieille femme aux cheveux rouges,

aux yeux maléfiques

et à la peau ridée et jaune  leur dit :

– Avancez, n’ayez pas peur ; j’aime beaucoup les enfants, surtout quand ils sont gentils et sages, comme vous.

– Nous voudrions un peu d’eau, s’il vous plaît, grand’mère, répondit Ronan, le plus âgé.

Elle leur offrit de l’eau fraîche et claire puisée le matin même dans le ruisseau de Kerhuel.

– A présent, mes enfants, il faudra me payer le petit service que je vous ai rendu.

– Nous vous apporterons de l‘argent à demain grand-mère (Ken arc’hoazh mam goz) répondit le garçon effrayé.

– Oh ! ce n’est pas de l’argent que je veux ! Je demande à Ronan de me prendre pour épouse. Réponds-don’ mon petit

– Il faut que je demande à ma sœur… et ils s’enfuirent à toutes jambes tout raconter à leur sœur.

 

Dès le lendemain, la vieille femme était au château. Elle trouva Plezou et ses frères dans le jardin.

– Vous savez, sans doute, pourquoi je viens dit-elle.

– Oui, répondit l’aînée, mon frère m’a tout raconté, mais je refuse votre demande.

– Comment ? Vous ne savez donc pas qui je suis, et ce dont je suis capable ? Revenez vite sur cette sotte résolution, pendant qu’il en est temps encore, ou malheur à vous ! cria la sorcière, furieuse, et les yeux brillants comme deux charbons ardents.

– Je ne change rien à ce que je viens de vous répondre.

Alors, l’horrible vieille tendit vers le château la baguette qu’elle tenait à la main, prononça une formule magique, et, dans un énorme vacarme, le château s’écroula, Puis, retournant la baguette vers les neuf frères saisis d’épouvante et agglutinés contre leur sœur, elle métamorphosa les frères en neuf moutons blancs.

–  Tu peux, à présent, aller garder tes moutons sur l’îlot près du ruisseau de Kerhuel… et elle partit, en ricanant.

Depuis, l’herbe de la petite île Mouton reste verte tout l’année pour que paisse sereinement le troupeau de moutons blancs.

Texte inspiré d’un Conte de Le Noac’h, de Gourin, 1874

Archipel de l’île-Grande

Enez Veur et ses îles

Il suffit de franchir

ce petit pont E 

pour pénétrer dans l’île.

Immédiatement à droite (côté est de l’île) lîlot Mouton E est bien modeste…

à côté de la légendaire île d’Aval E

Après avoir longé les dunes de Toul Gwen et suivi le sentier,  se trouve l’île Morvil en face de Pors Gelen. Cette île est encore marquée par les traces d’extraction du granit. Carriers et goémoniers y ont laissé les ruines d’une bâtisse et des restes de fours à soude (utilisés par les goémoniers) qui ramassaient sur l’estran de l’île laminaires et lichens.

lîle du Corbeau E(appelée Kastell Enez Vran)

-au nord-ouest- est l’exemple type de la modification considérable  de la côte par l’exploitation des carrières.

Il s’agissait là d’un isthme rocheux dont l’extraction du granit a réduit la largeur aux trois quarts entrainant l’érosion de la côte et du cordon de galets d’An Ervillio.

Le sentier des douaniers qui longe la petite plage de Pors Gwen serpente, le long de la mer, jusqu’à la pointe de Toul Ar Staon, amas de roches et galets à l’ouest de l’île-Grande (vestiges de l’exploitation du granit…).  La maison en ruines, ancien abri de goémoniers,  a servi de cible à l’armée allemande pendant la seconde guerre mondiale.

Kastell Erek illustre le volume considérable de granit extrait à cet endroit car la profonde fosse en est le témoignage. Elle est protégée des assauts de la mer par un large ouvrage de pierre.  C’est un superbe  panorama qui s’offre au visiteur (de l’île Millau à l’ouest à l’archipel des Sept Iles (Ar Jentilez) à l’est,  le phare des Triagoz et ses nombreux écueils.

L’île Renard (l’île aux renards) E est juste derrière l’île Canton. Elle garde les stigmates d’une sévère extraction de granit (à son nord-est), les ruines d’une construction  de l’époque des carrières et des déchet de taille.

L’Ile Canton (ou Aganthon) E est la plus grande des îles, celle que l’on voit juste devant le port de Saint Sauveur (côté ouest d’Enez-Veur). Les visiteurs sont nombreux à y accéder à marée basse pour découvrir les marques de son passé : croix très anciennes, carrières de granit désaffectées, restes de quais et bâtiments en ruine.

L’île Losquet (l’île « brûlée »)E succède à la pointe des Peignes et l’île Bolennec (Ar Volenneg).

Plus au sud, l’île Fougère (non loin de laquelle on trouve les îles Illeouic et Illiav).

Suivent les îlots rocheux de Karreg ar jentil, an Tog Touseg et Karreg ar Merk (emplacement de la balise).

Visitez l’excellent site

Patrimoine.bzh

pour tout connaître du granit et  des carrières

de l’île-Grande et de son archipel

Archipel de l’île-Grande

Comment interpréter “Kastell”

Rien qu’en se limitant à une zone comprise entre Ploumanac’h et Trébeurden, plusieurs « Kastell » (voire « château ») désignent des falaises rocheuses.

Ce terme, qui signifie littéralement Châteaudésigne le plus souvent des rochers escarpés ruiniformes, des falaises abruptes (qui ont été volontiers utilisés, dans la préhistoire, pour asseoir des fortifications faciles à défendre). Source : Toponymes nautiques en Basse-Bretagne (H. Dyèvre) – In Annales de Bretagne. Tome 65, numéro 4, 1958

La population littorale y accourait en cas d’alerte.

Des traces d’habitats perchés sur des pitons rocheux ont été retrouvées en plusieurs points du littoral trégorrois comme au Château du Diable, près de Pors-Rolland, à Ploumanac’h. Source : P.R. GIOT – Chronique de Préhistoire et de protohistoire des C-d-N. – Société d’émulation des Côtes du Nord 1949

Ces habitants ont laissé des « souvenirs » dans la toponymie et il semble que les lieux-dits « Kastell», pourraient désigner l’emplacement d’anciens « castella » (camps fortifiés sur les promontoires). Source : BERNIER – Mem. Soc. Polym. Morbihan (1955-56) en C.R. dans les Annales de Bretagne (1959)

Kastell : reste de fortification gallo-romaine ou préhistorique –  Castellum le mot latin pour un “château, lieu défensif, poste militaire”.   Source “site “Grand terrier”

« L’utilisation du relief est sans aucun doute le facteur primordial d’implantation des sites fortifiés. Ils sont majoritairement situés sur des éperons ou sur des promontoires délimités soit par l’océan, soit par la confluence de deux ruisseaux ou de deux rivières ou bien sont implantés sur des rebords de sommets de collines ou de plateaux… » Sources : Les enceintes fortifiées de l’âge du fer dans le FinistèreP. MAGUER 1994

À l’île-Grande, Kastell Erek et Kastell Vran pourraient être de ces anciens camps mais ces caps ont été tellement travaillés par les carriers depuis plus d’un siècle qu’il est impensable d’espérer y retrouver des traces de ces habitations gauloises.

Il est évident qu’en l’absence de preuves, il n’est pas possible de démontrer que ces lieux aient pu être des sites fortifiés de l’âge du Fer. Ce ne sont que des hypothèses.

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Souvenirs de tempêtes

Ici, sur l’île, à chaque annonce de coup de vent, de tempête,

les uns s’empressent de vérifier les amarres de leur bateau,

les autres attendent impatiemment d’affronter les éléments en arpentant le sentier des douaniers pour admirer le fantastique spectacle de la mer déchaînée.

Si vous avez cliqué sur le diaporama, il vous faudra appuyer sur “Echap” pour en sortir.

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