Kalet-voulc’h (Excalibur)

excaliburL’épée d’Arthur s’appelle Caledfwlch en gallois -à rapprocher du breton Kaled-voulc’h (« Dure-entaille »).
Blessé dans un combat, le roi Uther Pendragon plante, avant de mourir, son épée dans le roc et la nomme « Excalibur » l’épée des rois.

excalibur rocher

Il jure que seul son successeur serait capable de l’en extraire.
Tous les Seigneurs du Royaume défilent devant le rocher sans succès.

Arthur s’approche du rocher et en retire Excalibur sans fournir le moindre effort.

extrac excalibur

L’épée a la réputation d’être incassable et de trancher toute matière. Son fourreau protège son porteur de toute blessure. Elle rend le roi Arthur invincible sur les champs de bataille.

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Le crépuscule du Roi Arthur

Une légende du Pays de Lannion (Extraits d’un texte
écrit par Tristan d’Ardenne et publiée en 1951)

Le crépuscule du Roi Arthur

 Cliquez sur les mots soulignés pour plus de détails3. Arthur

 

Le Roi Arthur qui avait pris son vol en Cambrie (1), gagne le Trégor afin d’y ployer ses ailes.
Cambrie(1) La Cambrie est l’ancien nom latin du Pays de Galles
dont le drapeau porte dragon rouge

cambrie drapeau

 

 

Sous les frondaisons de la forêt de Brocéliande, au pays de Paimpont,forêt de paimpont

MerlinMerlin répète à tous les échos que bien fol est l’enchanteur qui livre à sa mie les secrets de son art…

Un soir, gris de la colère de Dieu, les flots ont submergé les cités opulentes.
Ker Ys et tant d’autres orgueilleuses métropoles sont à jamais roulées dans le suaire luctueux (2) du glauque océan.
(2) qui provoque l’affliction, la douleur

La brise d’hiver nous apporte encore la prière plaintive des habitants de ces villes que la mort a frappés dans l’orgie.

La fureur des eaux n’épargna que les sommets des collines de ces capitales englouties, ces témoins douloureux que sont les Triagoz et les Sept-Îles, Tomé et Milio

Ainsi, par une aube souillée des taches pourpres du sang et du feu, les hordes barbares ont-elles ravagé les royaumes d’Arthur, terrassé ses vaillants Chevaliers de la Table Ronde, ruiné ses châteaux, dispersé ses peuples…table ronde
…La grande famille celtique pleure, sur la harpe de ses bardes, le courage infortuné des Héros.

Elle pèse d’un poids bien lourd, dans le cœur du roi Arthur, cette disparition des Chevaliers. Mais là n’est point l’unique blessure qui meurtrit l’âme du prince exilé assis sous le sombre feuillage de Kerduel  (3).
(3) Château de Kerduel, en Pleumeur-Bodou

Kerduel
… N’était-ce point ces audacieux guerriers qui, répondant à l’appel de Merlin, avaient entrepris cette quête du Graal (4)
(4) Les Chevaliers de la Table Ronde cherchent le calice graalutilisé par Jésus-Christ au cours de la Cène et dont Joseph d’Arimathie s’est servi pour recueillir le sang du Christ quand il fut descendu de la Croix.

Mordred, le traître issu de son lignage lui a ravi sa couronne et son épouse Gwenn Arc’hant (Guenièvre).
L’Évêque Quay, chargé de négocier, en Bretagne insulaire, la venue sur le continent de la reine infidèle (et pourtant désirée !) obtient seulement qu’elle ceigne son front du voile des moniales. La chair même du monarque Arthur est labourée des coups qu’il reçut debout face aux ennemis, en ce combat tragique de Carcaradec que l’on appellera plus tard Salisbury.

fée morgane
Et il faut la vertu magique des soins de Morgane, la druidesse de la mystérieuse île d’Aval,

île d'avalqui recueillit Arthur, son frère, au soir de la bataille, pour que le roi ne succombe pas aux plaies creusant son visage, sa poitrine, ses membres…
Kerduel est devenu le château d’ombre… il ne prête plus l’oreille aux récits de ces aventures fantastiques que menèrent, un an et un jour, à travers les Bretagnes, les Preux de la Table Ronde, au milieu d’invraisemblables enchantements.
Ses futaies ne sont plus le décor gracieux des fastes célébrant les exploits de Héros, des joutes et tournois apaisant leur irrésistible ardeur…
Arthur, seul avec une poignée de compagnons, dont les noms et les titres trop pâles céderont à l’usure des siècles, s’efforce d’oublier sa détresse dans les fatigues de la chasse, qui, maintes fois, l’entraîne par delà le Guindy et le Léguer, hors des limites de son nouveau domaine.
Un clair matin, par les genêts perlés de rosée, il gagne à cheval l’antique cité épiscopale du Yaudet dont le nom s’est déjà inscrit dans la merveilleuse légende.
Arthur atteint Trédrez, puis Saint Michel, fouillant les landes et battant les bois, sans rencontrer un gibier qui vaille les coups d’estoc et de taille de Kalet-voulc’h (8), le fameux glaive, forgé par les Fées sur l’île d’Aval.
(8) autre nom d’Excalibur

Sa marche vaine, il la poursuit jusqu’au Grand Rochergrand rocher

qui surgit de la falaise pour dominer la Lieue de Grève, tel un guetteur. Et il désespère de réaliser ce jour quelque prouesse, quand un énorme dragon, dont la gueule béante vomit du feu, bondit des ajoncs d’or et des bruyères roses sur la route de Plestin.
Le palefroi royal hennit douloureusement, se cabre, recule, épouvanté par ce saurien ailé, à la dimension d’un taureau de deux ans avec un œil rouge au milieu du front et des écailles vertes autour des épaules…
excaliburArthur n’hésite pas… il glisse au sol, Kalet-voulc’h au poignet…
Qui saurait donc redouter cet invincible roi, Kalet-voulc’h à la main ?
Il s’élance, intrépide, sur le monstrueux saurien.
Le duel gigantesque, mettant aux prises le roi et le dragon dure, sans désemparer, trois jours et autant de nuits.
Arthur frappe d’abord de la pointe et du tranchant de son fer et, sous ses coups redoublés, des gerbes d’étincelles jaillissent des écailles.
Puis il charge ses épaules de blocs de pierre si lourdes qu’il chancelle ; il les élève au-dessus de sa tête, les bras gonflés par l’effort, et les jette sur le reptile de toute l’énergie de ses muscles herculéens.
Enfin, ayant arraché un chêne, il s’en sert comme d’une massue, et les branches se rompent, le tronc se brise…
Pas une égratignure ne marque ce monstre dont la vigueur semble croître avec la violence d’une lutte qui fait trembler la terre…
Les ténèbres se dissipent à l’issue de la troisième nuit de combat.
Arthur, épuisé, gît sur le sol, à la merci de son adversaire.
Mouettes et goélands crient dans le vent leur frayeur.
EfflamPrès de son ermitage, le noble et pieux chevalier Efflam récite Laudes (5). Au soir de ses épousailles avec la belle Enora, il s’était éloigné de la patrie irlandaise et de la couche nuptiale pour trouver la solitude en Armorique.
(5) Louanges à Dieu.
Efflam entend la plainte lugubre des oiseaux de mer.
Il voit le dragon, griffes tendues et mâchoire ouverte, prêt à déchirer et dévorer un homme inanimé.
L’anachorète (ermite), d’un signe, contraint le saurien à l’inertie.
Il frappe trois fois la roche de son bourdon (bâton de pèlerin) et donne libre cours à une eau fraîche dont il abreuve Arthur qui retrouve force et santé.

arthur & dragonLe roi se précipite sur le dragon, lui enfonce son épée dans la gueule si bien que le monstre jette un cri et roule dans la mer, la tête la première.

« …Sur un pilier de l’église saint Jacques de Perros, un sculpteur immortalise la scène :
• à droite, le roi menace désespérément, son Kalet-voulc’h brandi, le dragon qu’il est impuissant à tuer, malgré sa vaillance légendaire,
• à gauche, l’humble bourdon du pieux chevalier irlandais triomphe aisément du reptile ailé. »

Arthur serre dans ses bras son sauveur en qui il reconnaît un cousin aimé. Il se hisse péniblement sur son coursier et, l’âme bien dolente, il prend le chemin du Château de Kerduel….

Bercé par le trot de son palefroi, Arthur songe à ces étranges faits…

Les armées d’Arthur et Mordred s’affrontent près de la rivière Camlan. Mordred est tué par Arthur et celui-ci est grièvement blessé.

combat arthur mordred

Le moment est arrivé pour Arthur de s’endormir dans la dernière des incantations, s’il veut être prêt au réveil annoncé par les bardes.
Le roi ne s’arrête sous la Tour de Kerduel que l’instant de convier ses fidèles à seller leurs coursiers et à galoper à ses côtés vers la baie de Landrellec.
Des hauteurs de Pleumeur-Bodou, l’île d’Aval apparaît semblable à une nef majestueuse sur le point de voguer vers l’Occident, à la quête de la perpétuelle lumière.
Parvenue à Penvern, la chevauchée royale ne s’attarde point, car la mer lui cède le passage et Arthur a grande hâte d’embarquer dans le vaisseau féérique.
Encore un galop par la grève humide et le Prince, suivi de son escorte, rejoint “l‘île aux pommes(9).
(9) « aval » en breton signifie « pomme »

Aval basse merEntourée de ses huit compagnes, Morgane, la fée des Ondes, au front ceint d’un diadème étincelant de rubis et d’améthystes, se dirige vers son hôte.
Celle qui naquit de la caresse d’un rayon de soleil sur l’embrun irisé d’une vague est toute radieuse sous sa chevelure, couleur de sable, se déroulant dans les plis de sa robe blanche.
Elle n’est pas en cette heure, l’amante jalouse qui entraîne vers les demeures abyssales les hommes séduits par la câlinerie de sa voix.
Ce n’est plus la sœur qui use en faveur de son frère de son pouvoir magique d’épargner à un vivant le baiser glacial de l’Ankou.
Elle est la druidesse hiératique (10) qui accomplit son ultime ministère : ouvrir au roi de légende les portes bleues du pays des rêves celtiques.
(10) raide, figée dans sa majesté.

Arthur et MorganeMorgane tend les mains au vaillant roi : elle donne à Arthur une affectueuse étreinte qui ne se relâchera que dans une succession de siècles…
Depuis lorsque par delà l’horizon orangé s’est enfui le soleil, scintillent au firmament le Chariot et la Harpe d’Arthur.
Et c’est la chasse du roi que nous percevons dans la brise nocturne.
Ne serait-ce point lui qui survole Kerduel sous la forme noire du corbeau.

Pèlerinons pieusement par l’ île d’Aval, ses fougères élégantes, ses ajoncs drus, ses fines bruyères …
Foulons de nos pieds sa terre brune et pauvre, ses rocailles innombrables…
Le grondement des flots étouffe le hululement de la chouette nichée parmi les ruines…
Le vent du large ne tolère pas l’obstacle d’une branche.
Un menhir se dresse.
C’est là qu’un baiser de Morgane enchanta Arthur.
Une antique croix domine un muret de pierres sèches.Croix île d'Aval
A son pied, l’un après l’autre, les derniers compagnons du roi s’y couchèrent.
Et les coursiers fidèles rejoignirent leurs maîtres.
Hommes et chevaux se réunirent dans la tombe, tels qu’ils s’étaient mêlés dans les combats.
Une vapeur s’élève qui nimbe le rocher.
Elle repousse le ciel et la terre et elle aveugle le profane. Un voile magique enveloppe l’île de mystère. Il la soustrait au monde, l’emporte hors des frontières du concret et il la teinte d’irréel.
La féérie reconquiert son temple d’Aval.
Arthur, à la barbe quatorze fois séculaire, sort de son sommeil.
Sa silhouette altière resplendit de l’éclat d’un Tantad (11) au soir du Solstice d’été.
(11) feu de joie

A d’indivisibles horizons, il demande si l’heure n’est point de faire clamer par les bardes l’hymne de gloire et sonner par les cors la chevauchée triomphale des Preux des deux Bretagnes à jamais liées sous la bannière prestigieuse au Dragon Rouge.

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Efflam et Enora

Fils du roi d’Irlande, Efflam naît en 448.Efflam

Enora2Son père l’oblige à se marier avec Enora, fille d’un monarque saxon, afin d’établir la paix.

Les deux jeunes mariés s’y résignent et décident de vivre leur mariage dans la virginité.

Efflam s’en ira d’ailleurs évangéliser les païens de l’Armorique, bientôt rejoint par Enora son épouse.

Efflam décéda “le 6 novembre de l’an 512 et le 74 de son âge”.

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Arthur à Plestin

 

croix lieueLa croix daterait de l’arrivée des Bretons an Armorique et plus précisémentde celle de Saint-Efflam en pays de Plestin.

Après avoir traversé la mer il arriva sur la baie de sable  ou lieue de grève en la paroisse de Plestin.

lieue de grèveLe vaisseau s’arrêta vis à vis d’un grand roc, au milieu de la grève, nommé Hyrglas. Il y avait là, pour lors, le long de la grève une très grande forêt. ” le grand rocher

D’après les traditions la croix est celle que Saint Efflam planta à l’endroit où son navire toucha terre. On assure que le Saint descendit de son bateau précisément à cet endroit. La légende dit qu’arrivant d’Angleterre il sauva le roi Arthur aux prises avec un effroyable dragon. A cet endroit, la mer avance à la vitesse d’un cheval au galop. La croix servait de point de repère à ceux qui traversaient la lieue de grève : si elle était recouverte par les flots, il était trop tard… si elle était visible, le chemin était praticable ! La croix a disparu en 1944.

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Arthur au pays de Pleumeur

carte région pleumeur

 

Le Château de Kerduel

Kerduel

Selon la tradition, le château de Kerduel était l’une des résidences du roi Arthur. D’ailleurs, le nom de ce château s’apparente au nom du palais du roi Arthur situé en Grande-Bretagne : Carduel.
Selon la légende, par les nuits d’hiver, le roi Arthur hanterait le parc du château de Kerduel sur son cheval blanc.

L’île d’Aval dans la baie de Keryvon

Aval Keryvon

 

 

 

 

 

Penvern et l’île d’Aval

baie de penvern

 

Guéradur et Crech’ Lagadurien (voir carte ci-dessus)

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L’île d’Aval conte l’histoire

De très anciennes traces humaines y sont découvertes :

  •  côté est, des outils grossiers en quartz (datant d’environ 600 000 à 300 000 ans avant J.-C.)
  • traces de présence de l’Homme de Néandertal au Paléolithique moyen (entre 300 000  et 45 000 ans avant J.-C.)
  • au sud de l’île, outils et éclats de silex taillés (racloirs et denticulés) ; les derniers chasseurs-cueilleurs du Mésolithique (entre 10 000 et 5 000 ans av. J.-C.) y ont laissé des petits outils en silex.
  • vers le VIe siècle, des moines s’y installent et édifient, au centre de l’île,  une chapelle dédiée à Saint Marc. croix LoroCette chapelle avait probablement été construite à l’emplacement d’un lieu de culte antique dédié au Dieu Marc’h, aux oreilles de cheval. Selon la tradition celtique, le Dieu Marc’h conduisait les morts vers l’Ile d’Avalon. Au milieu de l’ancien cimetière monastique (délimité par des murets de pierres sèches) se dressent un menhir et une croix mérovingienne.
  • du 19e siècle à 1950 l’île a été habitée par une famille de cultivateurs puis par des carriers (puits, fontaine, crèches, et maison) . Il existe sur l’estran des traces d’extraction de granit et de sable. On y trouve encore une ancienne allée charretière, utilisée par les goémoniers et les carriers, et des pierres de lest abandonnées par les navires de charge.

Aval autrefois

Les légendes et anecdotes ne manquent pas à son sujet !

Dans la Légende arthurienne, l’île d’Aval  (“’île des pommes” : Aval signifie “pomme” en celte), est le lieu où séjournent des fées. Arthur y est emporté par sa sœur Morgane lorsqu’il est blessé au combat, durant la bataille de Salisbury.

On raconte que c’est bien là que repose le Roi Arthur, sous le mégalithe ! Car Arthur aurait été seigneur de Kerduel et les chevaliers de la Table ronde auraient, un temps, séjourné au château.

Une pierre découverte à Guéradur serait celle de l’ancien autel de la chapelle disparue. Certains la jugent mystérieuse… La légende dit que cette pierre était auparavant située sur l’île d’Aval et que d’un bond, le cheval  d’Arthur serait arrivé à Gweradur et y aurait déposé la pierre.

Le hameau de Crec’h Lagadurien, à 2,5 km de Gweradur, serait une colline servant d’observatoire au Roi Urien de Gorre, époux de la fée Morgane. Le nom du hameau signifie “la colline de l’observatoire d’Urien” : crec’h signifie tertre en breton, et lagad signifie œil, regard, clarté.

De la légende à la surprenante réalité…

On dit aussi qu’un cultivateur aurait trouvé une quarantaine de squelettes au pied du menhir. En 1878, Félix Le Dantec a signalé la présence de ces squelettes au crâne allongé (dolichocéphales) à la Société d’Anthropologie de Paris. Les ossements ont été transportés au cimetière de l’Ile-Grande (la chapelle existait encore à l’époque).

A propos de ces squelettes, ce lien vous mènera à deux extraits d’écrits les concernant :

à propos des squelettes de l’île d’Aval

  • l’un très officiel émane de la Société d’Anthropologie de Paris
  • l’autre, écrit par Pierre de la Haye, rapporte ce qui a été affirmé verbalement lors de leur découverte.

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